vendredi 13 août 2010

Qui de la Fiat 500cc ou du Renault Wind sera la reine des plages ?

Comparatif de voitures de célibataires : Renault Wind TCE 100 et Fiat 500C 1.4

Pénalisée par son allure sage, la Twingo peine à rivaliser avec le statut de coqueluche des beaux quartiers de la Fiat 500. Pour sa variante découvrable, la petite Renault a donc choisi de se départir de son uniforme trop strict. Robe sport à la française ou bien rétro-chic à l'italienne ? Question de goût et de tempérament.

Trop tard pour l'été. Bien que les commandes soient ouvertes depuis le 5 mai, les premiers exemplaires de la Renault Wind ne seront livrés qu'en septembre. Dommage, le Losange dispose de l'arme idéale pour frimer le long du littoral.

La Fiat 500C, elle, n'est pas née de la dernière pluie. Elle possède le droit d'aînesse, qui lui confère l'avantage d'être disponible sans délai. Pour jouer les starlettes, par contre, on repassera. Sa bouille craquante commence en effet à être bien connue : elle n'attire pas autant les regards que la Wind.

Nos deux petits cabriolets jouent la carte de la séduction dans deux registres bien distincts. Plus basse et sportive, la Wind arbore des airs de vrai roadster. Sa poupe inhabituelle parachève sa ligne cunéiforme. Le tout compose un cocktail assez subtil mêlant originalité et sportivité.
spacer

La 500 joue un air plus connu, mais toujours aussi efficace. Les lignes sont très féminines, sans connotation sportive. L'ouverture du toit n'altère en rien sa silhouette rondouillarde. Pas vraiment cabriolet, la 500C se présente comme une berline découvrable, à l'image de son ancêtre.

Là où l'italienne domine totalement la française, c'est sur le plan de la personnalisation. Sur la 500, autocollants, teintes de carrosserie, jantes, et couleurs de capotes forment un choix presque infini. La Wind se contente de cinq peintures différentes et d'un éventail de jantes plus maigre.

Bien que très différentes esthétiquement, les Wind et 500C ne font que prolonger le combat qui oppose la Twingo à la Fiat 500 depuis maintenant trois ans. Plateforme et moteurs sont ceux des Twingo R.S. et GT, mais la Wind avance sous une allure inédite. Les deux petites Renault ne partagent aucun panneau de carrosserie.

Aussi différentes à l'intérieur qu'à l'extérieur

A l'ouverture de la porte, les différences entre nos deux protagonistes sont tout aussi flagrantes. La 500 joue encore une fois sur la fibre rétro avec son listel couleur carrosserie, très typé années 50. La finition et certains choix de matériaux reste perfectibles mais l'ensemble présente un aspect chatoyant qui séduit.

Mieux fini, l'intérieur de la Wind paraît toutefois un brin austère. Malgré un design général réussi et quelques clins d'œil bien pensés, comme les dragonnes de maintien, l'ensemble laisse un sentiment mitigé. D'une part, les aérateurs en provenance directe de chez Dacia (ou de l'ancien Master) semblent déplacés. D'autre part, l'aspect du matériau de la planche de bord déroute. Le plastique dur présente assez bien, grâce à un grain au dessin agréable. Renault a malheureusement eu l'idée saugrenue de le revêtir d'une peinture spéciale pour améliorer son toucher. Peinture qui se révèle en réalité plus collante que douce. Effet manqué.

Ceci est d'autant plus regrettable que la Wind se montre mieux équipée et offre une meilleure position de conduite que sa rivale italienne. Celle-ci lui oppose l'argument, imparable aux yeux de certains, d'offrir quatre places.

Basées sur deux citadines parmi les plus vendues en Europe, la Wind et la 500C se montrent naturellement à l'aise en ville. Leur petit gabarit est en effet un atout. Par contre les deux perdent en rétrovision (surtout la Wind) par rapport aux modèles dont elles sont dérivées.

Une 500 pas vraiment douce

Question confort et souplesse mécanique, la Wind excelle. Ceci fait ressortir d'autant plus cruellement les défauts de la 500C dont le moteur 1.4 atmosphérique de 100 ch se montre creux. Le couple (de 131 Nm) se concentre sur une plage très réduite entre 4.500 et 5.000 tr/min. De surcroît, le système d'arrêt-redémarrage automatique se révèle on ne peut plus agaçant à l'usage. Il nécessite de décomposer méthodiquement le mouvement du levier de vitesse, sous peine de vous laisser sur place lorsque le feu passe au vert. Et lorsque l'envie vous prend d'engager la première sans enfoncer la pédale jusqu'au plancher, le système S&S redémarre le moteur mais le coupe à nouveau dès que votre pied gauche remonte. Taquin, non ? Heureusement, il est possible de déconnecter ce dispositif. Heureusement, il est possible de déconnecter ce dispositif.

La suspension arrière se montre d'un inconfort rare. Extrêmement ferme et sautillante, elle fera décoller les passagers arrière à la moindre bosse et vous donnera l'impression de passer deux fois les ralentisseurs. Plutôt gênant pour une citadine… A côté de cela, le faible rayon de braquage de la 500C et sa taille menue collent parfaitement à sa vocation.

La Wind se révèle bien plus agréable au quotidien. En particulier grâce à un meilleur filtrage des irrégularités de la chaussée et à un moteur (issu de la Twingo GT) plus rond. Suralimenté par turbocompresseur, le petit 1.2 TCe 100 fournit du couple à tous les régimes (145 Nm) et garantit un agrément d'un très bon niveau. Au point d'inviter à la conduite sportive.

Sur petites routes, s'il se montre agréable, le TCe 100 est toutefois en dessous de ce qu'on attend d'une sportive. Ce n'est certes pas là sa vocation mais l'excellence du châssis nous enjoint à demander plus. Le comportement de la Wind s'avère très intuitif. La direction très directe permet de placer la voiture au millimètre pour dessiner des trajectoires impeccables. Un régal !
spacer

A ce chapitre, la 500C reprend quelques couleurs. Une fois que l'on a appris à aller chercher le couple sur la bonne plage de régime, il est possible d'enrouler les virages à un rythme plutôt sympathique. L'adhérence se montre bonne et le châssis équilibré. Les routes trop bosselées font malheureusement ressortir la médiocrité de l'amortissement trop ferme à l'arrière. Bien que le plaisir soit réel, le sentiment de communion avec l'auto est moins exacerbé qu'au volant de la Wind.

Toile ou tôle ?

Les deux voitures jouissent en tout cas d'une qualité rare sur des cabriolets : une rigidité structurelle intacte, bien supérieure à celle des cabriolets traditionnels. Lorsqu'il s'agit de décapsuler le toit, la Wind prend une fois encore l'avantage. Il suffit de déverrouiller une poignée et, douze secondes plus tard, vous êtes à l'air libre. La 500C présente l'avantage de pouvoir décapoter en roulant. Mais c'est plus long : il faudra appuyer trois fois de suite sur le bouton pour découvrir la totalité de l'habitacle. Quant à la maîtrise des remous d'air, c'est toujours Renault qui maîtrise mieux son sujet, notamment grâce à un petit filet d'une efficacité redoutable. Dans la Fiat, il est presque impossible de rouler vitres baissées et capote totalement ouverte au-delà de 70 km/h.

Intrinsèquement, la Wind ne laisse que peu de chances à la 500C moins confortable et moins plaisante à mener. Le compromis idéal. Notre version d'essai avec finition haut de gamme s'affichait à 18.500 € contre 18.200 € pour l'italienne, moins bien équipée (pas de régulateur de vitesse, de climatisation régulée, de détecteur de pluie). Toutefois, la FIAT 500c présente l'immense avantage de ses quatre places. Ajoutez à cela des possibilités de personnalisation quasi infinies et vous obtiendrez un incontournable pour les citadins en quête de grand air.

Par Nicolas Meunier - lequotidienauto.com - 12/08/2010

1 commentaire: